Appel à dons : Alerte, la compagnie ne survivra peut-être pas cette année.
lien vers l’appel à dons sur hello asso
En 1990, c’était la création de l’association la compagnie: des artistes passionnés se réunissaient autour d’une façon de faire de l’art inédite, politique, sociale. Présents dans les rues de Belsunce, de la ville, les créations naissaient et se développaient dans une relation directe à la société.
En 1996 ouvrait le local du 19 rue Francis de Pressensé.
Les pratiques n’ont cessé alors de se développer, de se déployer à travers une diversité étourdissante :
- de propositions : expérimentations, expositions, ateliers, expositions-ateliers, rencontres (projections, lectures, performances), interventions hors-les-murs, workshops avec les écoles d’art du Sud, résidences, productions…
- de publics, d’artistes, de partenaires (écoles, associations sociales, institutions…), dont les enchevêtrements ont été porteurs non seulement de vie mais d’un sens politique riche de tous les possibles.
La compagnie a tissé d’innombrables ponts entre l’art contemporain et ce qui fait la vie de quartier ou la mondialisation, en défendant sans cesse des positions complexes et multiples, l’accès à l’art, le participatif ou le collectif, en remettant en question toute certitude, parce qu’il faut réinventer sans cesse son fonctionnement. Le prix libre ou la gratuité ont été la règle pour l’ensemble des propositions ; des publics dits « prioritaires ou vulnérables » font la vie de ce lieu.
Aujourd’hui encore, une formule résume bien le cœur de ce qui nous anime : il s’agit de « brouiller les frontières sociales inséparables des pratiques et des savoirs » (Bourdieu sur le tombeau de Foucault).
En 2023, des travaux de remises aux normes du local de la compagnie (sortie de secours, étanchéité, insonorisation, sanitaires PMR…) sont enfin presque finalisés. Sans ces travaux, nous n’avions plus l’autorisation d’accueillir du public. Nous nous sommes battus depuis plus de 5 ans pour la réalisation de ces travaux, ils se sont enfin débloqués avec la nouvelle municipalité.
En ce mois de février, nous devrions être en train d’officialiser notre réouverture : elle est prévue le 4 avril avec « Le pavillon de Belsunce ». Ouvrir le 4 avril nous pose déjà des questions au regard des moyens humains et budgétaires insuffisants que nous avons pour des activités dans un local très grand, dans un contexte de rue ultrapaupérisée, et où l’accueil d’enfants, et aussi de personnes vivant avec la psychiatrie est notre quotidien. Notre équipe est actuellement trop réduite (3 ETP répartis sur 4 personnes : 1 direction artistique, 1 administration, 1 médiation, 1 régie). Il manque a minima un.e médiateur.rice dans notre fonctionnement « de base » pour accompagner tous les projets, les partenariats et les publics jeunes et adultes dans ce territoire si particulier.
Nous n’avons jamais été gourmands et demandé beaucoup de financements, nous avons toujours fait beaucoup avec relativement peu. Mais nous ne pouvons pas tourner décemment avec l’enveloppe actuelle. Il nous manque a minima 15.000€ pour tenter la réouverture et initier la nouvelle dynamique artistique, sociale et relationnelle que permet notre lieu enfin remis aux normes, prêt à accueillir de nombreuses aventures artistiques, culturelles et sociales. Nous allons aussi organiser, à côté de l’appel à dons, une vente d’œuvres d’artistes (très bientôt, en ligne, avec Hello asso, et in situ), il s’agit bien de tout mettre en œuvre pour que survive la compagnie, d’explorer tous types de financements possibles, dont de nouveaux mécénats. Mais si en ce début 2023, nous n’avons pas de moyens supplémentaires pour notre réouverture et pour les 9 mois à venir, nous risquons de fermer en décembre 2023. Nous risquons même d’être en cessation de paiement dès mai 2023, s’il y a le moindre retard de versement des subventions promises.
Nous lançons donc un appel à don exceptionnel pour soutenir la nouvelle dynamique de La compagnie. Votre aide, quelle qu’en soit la hauteur, sera un véritable soutien, une respiration, pour que nous puissions mener le projet de réouverture et trouver les moyens d’envisager et de construire ensemble l’avenir plus sereinement. Elle nous permettra de passer le cap difficile de cette année 2023, et de nous réorganiser pour la suite.
Rappel : pour les personnes imposables, un don à La compagnie est défiscalisable (à 66%). Hello asso vous délivrera un reçu fiscal vous permettant de le déduire de vos impôts.
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Les travaux ont été l’occasion de penser un nouveau fonctionnement pour la réouverture. C’est L’enchevêtrement des lianes où toutes les activités sont liées les unes aux autres, en un seul mouvement collectif où s’effectuent des métamorphoses. Ce nouveau projet s’est inspiré du livre de Dénètem Bona, La sagesse des lianes, et comprendrait une dimension « école de l’émancipation ».
L’enchevêtrement des lianes : Au lieu d’avoir une succession d’expositions, et plus ou moins en lien, une série d’ateliers et d’événements, il y a désormais un seul projet annuel collectif qui va au-delà de l’exposition, de l’atelier et de l’évenement conçus de façon séparée. Ce projet annuel est collectif avec différentes propositions qui coexistent, se rencontrent, se télescopent, et il est en perpétuelle métamorphose. C’est un positionnement esthétique et politique, où l’entrelacement des propositions, la coexistence de pratiques professionnelles et non-professionnelles, ce qui est présenté et ce qui relève du tableau blanc ou noir à écrire, ou à dessiner, est le principe de narration partagée où public, habitants du centre-ville et artistes dialoguent : collage, par affinités ou disruptions, assemblage hétéroclite ou disparate, ou harmonieux, tous les risques seront pris de mises en relations, de rencontres, de forme collective. Pour la première année, à l’intérieur des enchevêtrements des productions d’Elsa Ledoux (autour des ateliers), de Suzanne Hetzel, de Mathilde Monfreux, de RYBN.ORG), il reste des places ou des marges vides qui sont la place qu’occuperont les propositions nées de cette synergie, ce qui rendra réellement vivant ce processus qui, spatialement et temporellement, sera résolument labyrinthique.