13.11.2025 — 20.12.2025 Les événements : Tête à queue de l’univers, le poème de l’envers du temps et du VIH-sida
Cette page est dédiée aux événements liés à l’Exposition Tête à queue de l’univers : voir la page dédiée ici
Vous pouvez télécharger le programme-affiche en pdf Ici
✻ événements (sans réservation ; inscription préférable pour l’atelier-visite au CCR-Mucem):
Addap 13, Al, Les ami..es du Patchwork des Noms, sacha bb, CCO-Velten Bernard du Bois, Collectif Oui à une HSA à Marseille, Collectif Radical Joy Commons (Julien Devemy, Régis Samba-Kounzi) & Fabienne Héjoaka, Centre LGBTIQ+ de Marseille, Théophylle Dcx, Paul Dinlaportas Escamez, Peter Friedman (†), Gaëlle Krikorian, Órion Lalli, Aymé Riandey, Othman Mellouk, Médecins du Monde, Mémoires des sexualités, Mucem, Paul-Emmanuel Odin, Marcelle Pignole, Réseau Santé Marseille Sud + Sarah Champion et Clothilde Grandguillot, Stéphane Gérard, Lionel Soukaz (†), Morgane Vanehuin, Juliana Veras, Vidéodrome2, Zoëme galerie-librairie
vendredi 7 novembre
✻ 20h30 à Videodrome2 (49 cours Julien 13006 Marseille)
ArcHIVivantEs 1 – Sida guérilla : une proposition de Aymé Riandey
Ces films répondent aux appels “ACT UP! FIGHT BACK!” (Act up, bats toi !) ou “HISTORY WILL RECALL” (l’histoire se souviendra), de façon située, singulière, et sans concession. Se battre contre le sida, c’est perturber la messe en se jetant au sol d’une cathédrale, interrompre le ronron politique et médiatique dans lequel les séropos sont absentEs, parfois ça veut dire rester vivantE avant de mourir, ou s’invectiver affectueusement… Tout cela, stratégies, vies et survies pour la dignité personnelle et collective, on le retrouve dans ces films qui témoignent des nombreux envers du capitalisme pharmaceutique, de la sérophobie, du racisme, de l’homophobie, de la transphobie, de la misogynie, de la toxophobie. On rencontrera ici de nombreuxEs fantômes qui nous aideront à parler de nos résistances et à les élaborer au futur. Pour ouvrir le cycle, direction Brooklyn, à New York, dans les années 1980-90s, où les communautés racisées et queers payent le plus lourd tribut à la pandémie de VIH/sida.
– Brooklyn Task Force, Mildred Pearson: When You Love A Person, 1988, 10’ : Un montage photo amateur réalisé en 1988 par un collectif de lutte contre le sida, la Brooklyn AIDS Task Force, en hommage à un jeune gay noir décédé et à l’amour inconditionnel que lui porte sa mère.
– Stephen Winter, Chocolate babies, 1996, 1h 23’ : Place à une fiction queer et camp, tantôt héroïque et grotesque, où un groupe d’ami·es composite, toustes racisé·es, pédés, folles, tox, se retrouve pour mener des actions de guérilla contre les hommes politiques de Brooklyn qui regorgent de belles paroles contre le sida, mais de peu d’actions. Attention vous vous attacherez à chacunE des personnages et risquez bien vite de vouloir les suivre.
jeudi 13 novembre
✻ 18h à la compagnie lieu de création (19 rue Francis de Pressensé)
Vernissage avec performances d’Órion Lalli, de Paul-Emmanuel Odin
mardi 18 novembre
✻ 14h parcours (départ à la compagnie)
Rencontre avec les femmes du projet Encore Heureuses, (Réseau Santé Marseille Sud) visites à l’Addap 13, au CCO Velten et à la compagnie (départ de la compagnie)
✻ 17h
Apéro-carton : sur les traces et en mémoire du VIH/sida à Marseille : les apéros-carton rejouent les hasards et les désordres de nos communautés, en réunissant les militant·es, allié·es et soutiens d’hier et d’aujourd’hui, autour des trésors d’archives et de documentation de Mémoire des sexualités.
vendredi 28 novembre
✻ 14h-17h au CCR-Mucem (1 Rue Clovis Hugues, 13003 Marseille)
Atelier-visite autour des collections “mémoires de la lutte contre le VIH/sida” ouvert à toustes, inscription gratuite avant le 27 novembre 12h à info@la-compagnie.org
samedi 29 novembre
à la compagnie lieu de création
✻ 14h
Les ami.es du Patchwork des Noms à l’invitation de Mémoire des sexualités : Les Patchwork des Noms sont des carrés de tissu* dédiés aux personnes séropositives décédées du sida, créés par leurs proches, ami·es et amant·es. Les Ami-es du Patchwork des Noms continuent de faire vivre la mémoire des personnes disparues et à lutter contre l’invisibilisation de l’épidémie et de ses ressorts politiques.
✻ 15h
– Projection : Pascal Lièvre, Réparer deuiller faire communauté, 2025, 45’
– Rencontre avec Jean-René Dedieu-Jourdain, Philippe Formont, Pascal Lièvre, aidants chez Les Ami-es du Patchwork des noms, Marie-Catherine & Cécile de l’atelier marseillais des Patchworks des Noms, Morgane Vanehuin, archiviste chez Aides, Mathieu et Fred de Mémoire des sexualités
– Déploiement de patchworks sur la Place de la Providence, 13001 Marseille
✻ 17h
Rencontre avec le Collectif *Je dis* OUI ! HSA Marseille
✻ 17h30
– Prise de parole du Réseau SANTÉ Marseille Sud : « Sérophobie ça suffit ! » Marjorie Mailland, Coordinatrice
– Performance U=Uppercut de Marcelle Pignole : Plutôt Trav-Clown que Drag-Queen, Marcelle Pignole c’est le cocktail parfaitement dosé d’1/3 de cagole, 1/3 de rappeur.euse, 1/3 de clown et 1/3 de teuffeur.euse ! Les mots lui servent à panser ses maux et penser au mal qui sévit toujours dans notre société : la sérophobie. « U=Uppercut », écrit à l’occasion du 1.12.2024, raconte une chose : quand elle a été contaminée par le VIH, elle croyait voir le monde autrement, mais c’est le monde qui a changé la façon de la regarder. Texte : M. Pignole Instru rap : Genetik LBR
– Projection : Stéphane Gérard, J’irai danser quand même, 2024, 13’ : Documentaire expérimental sur la santé et le VIH sur la scène Ballroom parisienne. La Ballroom Scene parisienne, héritière de la scène originale new-yorkaise, et la communauté sida avec son histoire militante constituent deux espaces culturels (avec leurs langages, leurs codes et leurs références visuelles) contemporains l’un de l’autre et pourtant distincts. Tout semble indiquer que leur intersection relève du silence et de l’absence. Penser en images ce qui est secret, invisible, indétectable pourrait passer par une mise en lumière de leurs pratiques de transmission de connaissances et d’éducation communautaire.
– Projection : Dustan parle, de sasha bb, 2025, 3’ En un geste simple sacha bb relie explicitement une dissonance temporelle à une dissidence sexuelle queer. Elle mêle le récit de la découverte de sa sexualité par Guillaume Dustan, et les modèles de Nan Goldin ou Robert Mapplethorpe. Avec ce registre hétérogène sacha bb ose la figure chimérique entre fixité et mouvement. Ce travail s’inscrit dans un héritage pédé, ravivant une archive des mots et du regard, refusant l’effacement, et affirmant une écriture continue de nos histoires collectives.
– Projection : Peau, de Al, 2025, 1’34 : “En mars 2024, mon ami Lamine est mort d’une overdose dans la rue à Marseille, c’était un jeune mec trans algérien de 20 ans. Il aimait apprivoiser les pigeons. En février 2025 c’est Younes qui meurt aussi d’une overdose. A ce moment-là, je trouve du réconfort dans “La survie est le moindre de mes désirs” du recueil Peau de Dorothy Allison. Le 7 mars 2025 je me suicide à l’hôpital, la nuit d’une cérémonie de commémoration pour Lamine. Je meurs pendant quelques minutes, et je passe 3 jours en réanimation. Dans le texte de Dorothy je trouve un lien entre les mort.es queer du SIDA et le cancer et ma réalité personnelle : en 2025, en France ce sont les overdoses et les suicides qui déciment ma communauté. En copiant son texte sur ma peau je remplace SIDA et cancer par suicides et overdoses, ainsi que les noms de ses ami.es mort.es par les miens.” (Al)
✻ 18h30
Performance de Fabienne Hejoaka
✻ 19h
Performance de Órion Lalli
✻ PAUSE BAR et ASSIETTE à petit prix ✻
✻ 20h
– Intervention d’Othman Mellouk, militant pour le droit à l’accès au traitement, ITPC Global : Lenacapavir : Nouveau médicament, même vieille injustice. Derrière le mirage d’un médication « révolutionnaire », le lénacapavir révèle surtout les vieilles chaînes des brevets, des prix abusifs et des licences à géométrie variable. Tant que l’accès dépendra du bon vouloir des multinationales, la fin du VIH restera un mensonge bien marketé. La véritable innovation, c’est de libérer les traitements des monopoles.
– Performance Paul-Emmanuel Odin – Gaëlle Krikorian
dimanche 30 novembre
à la compagnie lieu de création
✻ 15h30-17h30
Atelier récolement, animé par Mémoire des sexualités Jimena, Malo, Morgane et Fred : Récoler c’est inventorier, passer en revue, localiser et vérifier l’état de conservation de fonds d’archives avant de procéder à leur classement, leur tri, leur rangement et leur description détaillée.
✻ 17h30
Intervention de Morgane Vanehuin, archiviste de Aides
✻ PAUSE BAR et ASSIETTE à petit prix ✻
✻ 19h
Projections :
– Lionel Soukaz et Stéphane Gérard, Artistes en zone troublés, 2023, 39’ : Hervé Couergou, son amant depuis 1982, deviendra le compagnon du cinéaste Lionel Soukaz pendant les douloureuses premières années de l’épidémie de VIH/sida. Ils partagent leurs amis, leurs amants, la création, les désespoirs et les joies, leurs vies. Ce film, construit à partir d’un journal qui s’étendra en 2000 heures sur plusieurs décennies, raconte l’histoire d’Hervé et de Lionel. Une histoire comme un refuge dans la tempête. Le génie poétique, que même la mort ne réduit pas au silence, s’exprime dans les cassettes du journal vidéo, dans leurs correspondances et sur les pages colorées des journaux intimes.
– Peter Friedman, Pas de vol direct New York Marseille (un essai post-gay), 1998, 48’ : Marseille est plus connue aujourd’hui pour son port méditerranéen et son équipe de football. Pour le réalisateur, un New-Yorkais, Marseille est une ville où il est difficile d’être gay. Cependant, de l’intérieur, tout semble possible. Pas de vol direct… mixe un portrait poétique de cette ville exotique – vue par un étranger – avec des interviews de Marseillais gays. Nous rencontrons un ancien docker devenu militant gay, une mère lesbienne et sa fille lesbienne également, un jeune homme mis à la porte de chez ses parents pour son homosexualité, une mère qui écrit un livre sur son fils mort du sida et différents groupes de filles.
lundi 1 décembre
✻ 12h-14h au Vieux Port
Déploiement du Patchwork des Noms
✻ 16h30 au Vieux Port devant le Centre LGBT de Marseille
Déploiement du Patchwork des Noms
mardi 9 décembre
✻ (horaire à venir) à Videodrome2 (49 cours Julien 13006 Marseille)
ArcHIVivantEs 1 – Sida guérilla : une proposition de Aymé Riandey
– Ellen Spiro et Marina Alvirez, (In)visible women, 1991, 25min, vidéo-documentaire : Ce film donne voix aux expériences et aux luttes des femmes cis contre le sida aux Etats-Unis, en tant que séropos, malades, éducatrices ou activistes. Un pan souvent négligé de l’histoire du VIH/sida.
– John Greyson, Fig Trees, 2009, 104’ : Ce film suit le militant sud-africain du sida Zackie Achmat et le militant canadien du sida Tim McCaskell alors qu’ils se battent pour l’accès au traitement du VIH/sida.
mardi 16 décembre
✻ 19h à Zoëme (8 rue Vian 13006 Marseille)
Elisabeth Lebovici et Marco Martella autour de l’édition collective Derek Jarman, JPR édition
mercredi 17 décembre
✻ 14h-17h au CCR-Mucem (1 Rue Clovis Hugues, 13003 Marseille)
Atelier-visite autour des collections “mémoires de la lutte contre le VIH/sida” ouvert à toustes, inscription gratuite avant le 16 décembre 12h à info@la-compagnie.org
jeudi 18 décembre
✻ 19h à la compagnie lieu de création
Performance : Transe Reverse Express, Paul-Emmanuel Odin, François Rossi et Amelia Tabeï
✻ BAR et ASSIETTE à petit prix ✻
vendredi 19 décembre
✻ 19h à la compagnie lieu de création
– Lecture de Théophylle Dcx
– Juliana Veras (Médecins du monde) : Sur l’accès aux traitements
✻ BAR et ASSIETTE à petit prix ✻
– Performance de Paul-Emmanuel Odin et de Gaëlle Krikorian : BIG BAD PHARMA
L’inquiétude quant à notre avenir de séropositif-ves est à nouveau à vif, à cran. Comme si nous n’avions rien appris de la période traumatique de l’épidémie du VIH-Sida, comme s’il n’y avait pas de traitements efficaces, des états laissent BigPharma nous voler nos vies, et la sérophobie, avec le fascisme, éclatent…Artistes, personnes vivant avec le VIH, activistes, chercheureuses, associations, sont réuni-es ici dans un ensemble de gestes, de paroles, d’images, d’analyses, tout un diagramme comme une matière vivante pour imaginer un autre futur. Il s’agit ici de rompre l’ignorance qui produit une sérophobie sourde mais omniprésente. L’esthétique sera ici un champ de bataille, un espace de contestation ; la proposition relève d’un guide tactique, d’un manuel d’usage pour survivre dans ce monde tout aussi beau que terrifiant. Avec nos colères, nos rêves et nos utopies concrètes, il s’agit de renverser le temps de la maladie et de la mort, de BigPharma et du capitalisme. (P.E. O.)
